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Lundi 20 Mars 2017

Après une bonne nuit de sommeil :

 Le Petit Déjeuner 

L'objectif de cette journée est d'interviewer 3 témoins de la "Shoah par Balles" .

A ce sujet, Mr Biscarat nous a donné  le programme ci-dessous:

Le Premier Témoin: 

Jan Soumas

Il avait  20 ans quand il a été enrôlé de force pour effectuer une tâche terrible.

Les allemand ont amené des juifs morts et vivants par camion dans la forêt de Buczyna, près de la ville de Zbylitovska Gora.

Vous trouverez tout son témoignage ainsi que des vidéos et des enregistrements le concernant. 

Fosses dans lesquelles les enfants ont été massacrés
Nous avons fait une petite cérémonie

Après nous être recueillis, la plupart ont allumé des bougies pendant qu'une musique retentissait,

  Mr Stioui  a lu et expliqué un texte en hébreu. Nous avons clôturé cette cérémonie par un kaddish.

Rahem - Yossi Azulay
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Voici le témoignage du témoin Jan. S, traduit  sur place par Renata Skunczyk et Michal  ChoJak.
Je faisais partie du groupe d'élèves qui ont travaillé à élaborer un questionnement
(Samuel Benisty et la classe des 1ère STI)  
Et je l'ai retranscrit à l'écrit son témoignage le plus fidèlement possible:

Mon nom est Jan Soumas et je suis né le 22 mai 1922 dans la ville de Milouvka à côté de Voinich. Maintenant j’ai  95 ans.

J'avais 20 ans quand je me suis fait enrôler  pour faire quelque chose de terrible.

Les allemands nous ont obligé  à venir aux travaux forcés et ils nous mettaient  dans les casernes.

Il y avait des convocations pour devenir membre ; si la personne faisait un travail important ,la personne restait, dans le cas contraire  il partait.

J' apprenais un métier mais je suis quand même parti.

Lorsque les allemands envoyaient  une convocation et que les personnes ne venaient pas, la police locale venait  les chercher   et les mettait dans un camp punitif : les personnes "obéissantes" étaient envoyés dans le camp de travail et repartaient chez eux le weekend mais ceux qui étaient puni,  ne  repartaient pas chez eux.

Je n'étais pas payé du tout, je ne mangeais pas très bien  et donc le weekend, quand je repartais chez moi, je prenais de la nourriture avec du pain (environ 4 kg).

Je logeais dans un bâtiment, une école dans des conditions misérables,  je dormais par terre,  il y avait une mauvaise hygiène, plein d'insectes qui me mordaient car ils avaient faim et plus tard ils nous ont donné accès aux douches et au lits superposés.

J'étais dans le service de construction du printemps à l'automne. Je devais creuser et fabriquer des briques. les équipes étaient constituées de 6 personnes et on devait remplir la brouette de terre.

Le fameux jour , je vais au travail, j'ai vu les allemands sortir  les Juifs de leur maison, il y avait des pleurs, des cris et je continuais à travailler.

Il était 11h00, un allemand nous a pris et  nous a parlé : « Les SS  ont besoin de votre aide, il faut des groupes de 7 personnes ; tous les juifs sont sur la place du marché »

Ils étaient tous accroupis et je devais prendre leurs sacs et parfois les juifs ne voulaient pas les donner, alors  les Allemands les frappaient et même parfois  jusqu'à en mourir car ils étaient frappés sur la tête. Les allemands les amenaient vers un escalier, eux ne savaient pas où ils allaient.

Ensuite, les allemands faisaient le  tour des maisons des juifs pour voler les objets précieux, pour les revendre aux enchères.

Il y avait 2 allemands qui surveillaient les groupes et les polonais  chargaient les obkets et valises dans des chariots.

Une école servait de dépôt et quand je suis parti, j'ai entendu des cris, des pleurs et j'ai vu de la vapeur s'échapper d'une salle. Quelqu'un criait:" de l'eau, de l'eau !!! ". Donc j'ai pris de l’eau et je leur ai donné. Un allemand m'a vu , m'a tapé sur les fesses et m'a dit « Si tu refais cela,  je te tue ».

Les allemands sont venus me chercher et m'ont ramené dans la forêt " Buczyna" à proximité de Zbylitovska Gora. J'ai vu des fosses  vides et les allemands nous  ont dit de les combler  avec les 2 camions qui allaient arriver. Il y avait un camion avec des personnes mortes et un camion avec des personnes vivantes.

Deux allemands faisaient sortir  deux juifs du camion et devant la fosse, ils leur tiraient une balle derrière la nuque.

Une fois qu'ils étaient tous morts, les gens réquisitionnés comme moi allaient chercher les cadavres depuis le camion,  les traînaient sur 40 mètres pour les jeter ensuite dans les fosses aussi.

Les allemands nous ont dit de prendre les vêtements des morts s’ils étaient en bon état mais de les laisser si ils étaient avec  du sang ou déchirés.

Avant de recouvrir les morts dans les fosses, je mettais de la chaux (qui permettait d’accélérer la décomposition) et par-dessus  je rajoutais de la terre.

Je me souviens juste d'une femme qui pleuré, crié car elle savait qu’elle allait mourir.

Le jour où j'ai participé à cette action,  il n' y avait que des femmes ; je n’ai pas vu la fusillade mais mon ami  si.

Mon ami a vu que les allemands fracassaient  la tête des enfants contre une barre et les jetaient dans la fosse et il a vu la terre bouger quelques  jours plus tard.

Le soir quand je suis rentré, je n'avais pas mangé car je n’avais pas faim même si on avait constamment faim durant la journée,

J'avais vu tellement des choses que je n'en pouvais plus, la chose à faire était d'accepter.

Ce service obligatoire a duré 1 an et une fois ce travail est fini, tout de suite  on nous a  trouvé quelque chose d'autre à faire.

Et moi, on m'a délégué dans une ville assez éloignée, dans une usine fabricant des avions mais je ne me suis pas présenté sur place et, un jour, la police est venue me chercher. Elle m’a emmené au bureau du travail, à Tarnow où j'expliqué  aux allemands pourquoi je ne me suis pas présenté au travail, j'ai expliqué que c'était trop loin, que je n'avais pas de quoi me nourrir et vivre, je 'n'avais pas de moyens pour faire des allers-retours.

Donc ils ont compris que c'était problématique et ils m'ont délégué pour que je travaille dans les chemin de fers de Tarnow ; préparer, construire des trains.

Mais ça n'a pas duré très longtemps car je suis tombée assez vite malade, j'avais attrapé la grippe.

A l'époque, il y avait deux certificats: on donnait le premier au responsable et on allait voir le médecin à la fin d'un traitement  avec le deuxième pour qu'il mette la date de fin du congé maladie.

Et moi je suis parti chez le médecin pour le premier certificat et je n'y suis pas retourné une fois guéri avec le deuxième certificat avec  la date de fin de maladie. Ca voulait dire en fait que j'ai été constamment malade du 1er décembre jusqu'au mois de juillet de l'année d'après.

Ils croyaient que j'étais malade et donc je ne me suis plus représenté là-bas.

Vous savez, ils ne nous payaient rien du tout, on ne gagnait pas d'argent, le travail était tellement dur et donc je ne me suis jamais présenté.

Début Témoignage de Jan .M - Traduction par Renata
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Fin du témoignage de Jan . M - Traduction par Renata
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Témoignage de Jan.M - Traduction par Renata
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Poème de Jan .S et Traduction par Renata
Jan .S parle
Le Deuxième Témoin :
Zbigniew

Ce témoin s'appelle Zbigniew et il est né en 1931.

Zbigniew a été témoin de nombreuses persécutions, car il vivait à quelques mètres de l'entrée du ghetto .

Il a dessiné ce  qui est ci dessus  lorsqu'il avait 10 ans, c'est une scène qu'il a vue de ses propres yeux.

Il est monté dans un arbre et il a vu  des allemands attrapper un juif ( celui qui est au milieu) et un d'eux  l'a battu avec une barre.

Zbigniew nous a indiqué une fosse, où les corps des juifs fusillés pendant la Shoah étaient entassés.

Après 5 heures d'interview, le déjeuner s'impose.

Le Troisième Témoin:
Genowefa

Elle s'appelle Genowefa, elle est  née en 1927. Elle avait 15 ans quand le massacre a eu lieu.

Grâce à l'équipe de Yahad in Unum qui a enquêté en septembre 2013, nous avons pu rencontrer à notre tour Genowefa.

Les gendarmes allemands sous la supervision de Wiktor Henschke, ont attrapé un groupe de 30 enfants Roms et 

Genowefa a été témoin de leur fusillade car elle avait décidé de suivre son oncle, dans la forêt  de Wal Ruda, lequel  a été réquisitionné pour enterrer les corps des victimes.

Monument érigé en hommage au 29 Roms massacrés

Après une journée forte en émotions, le retour à l’hôtel pour un bon repas réconfortant.

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